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Source : Santé publique France
Une chute est initiée par une rupture d’équilibre, dont les causes sont souvent multifactorielles et intriquées.
Les facteurs de risque intrinsèques regroupent les modifications liées au vieillissement, les pathologies chroniques (les affections neurologiques et de l’appareil locomoteur), les troubles sensoriels, les troubles cognitifs ou encore la dépression. On y distingue également les comportements comprenant les habitudes de vie (alimentation, alcool, sédentarité) et les comportements dits « à risque » (des personnes n’ayant pas conscience de leurs capacités et prenant des risques inutiles) sont susceptibles d’augmenter la récidive des chutes. Les facteurs iatrogéniques représentent aussi des facteurs précipitants.
Au niveau environnemental, une grande majorité des chutes survient au domicile. Le manque d’éclairage, un sol glissant, la présence d’obstacles (tapis, fils), et plus généralement une habitation non adaptée sont de potentiels facteurs de risque. Les vêtements mal ajustés et un mauvais chaussage favorisent également la chute.
Les conséquences peuvent être multiples allant du simple hématome à la fracture dont celle du col du fémur dans un tiers des cas . Outre ces conséquences physiques, les conséquences immédiates d’une immobilisation prolongée au sol sont le risque de déshydratation, d’hypothermie ou encore d’escarres. Psychologiquement, la chute constitue un réel traumatisme chez la personne âgée. La perte de confiance en soi, le sentiment d’angoisse et le bouleversement du corps endommagé vont impacter et engendrer une baisse des activités de la vie quotidienne. Bien souvent, elles sont le facteur d’entrée précoce en institution.
La prévention des chutes représente un réel intérêt sanitaire, social et économique. Leur fréquence, les complications et le coût associé à la prise en charge sont susceptibles d’être réduits par la mise en place d’un dispositif de prévention efficace.
La prévention primaire s’adresse à des sujets sains, sans handicaps où l’on tente d’éviter l’apparition de nouvelle maladie ou d’un problème de santé.
Pour limiter la survenue d’une chute, il est possible de dépister les sujets à risque via le professionnel en APA. Avec sa formation et ses compétences, Il va proposer des solutions originales pour atténuer les effets du vieillissement en travaillant la force musculaire, l’équilibre, la proprioception, la coordination, l’endurance, la souplesse, les réflexes et la qualité de la marche dans diverses situations. Les APA permettent à la personne âgée de prendre conscience de ses possibilités et de ses limites dans les activités de la vie quotidienne, de garder confiance en soi, de sensibiliser les personnes et de favoriser les liens sociaux par des activités de groupe.
En prévention primaire, et pour des facteurs de risque intrinsèques, il est aussi possible de travailler autour de l’alimentation, ou des plaisirs liés à l’activité physique. Concernant des facteurs environnementaux, il est aussi possible d’analyser le logement et d’identifier les améliorations à y porter, ainsi que les sources de financements de ces changements…
La prévention secondaire vise à stopper ou retarder l’évolution d’une maladie ou bien encore à réduire le risque de rechute et de chronicité. Après un premier épisode de chute, un Masseur-Kinésithérapeute (MK) peut dresser le bilan de la situation du patient afin de viser à son amélioration ou son maintien. En parallèle, il aide à prévenir le risque du syndrome post-chute. Il met en place un travail sur la peur de chuter et de l’éducation à la santé pour limiter les récidives et les complications (restriction des activités de la vie quotidienne).
La prévention tertiaire vise à diminuer les complications négatives liées aux chutes comme les fractures, à réduire le nombre de chutes et à maximaliser la solidité osseuse. La personne est bien souvent dans un état de fragilité important. Il est préconisé de mettre en place une intervention multifactorielle et personnalisée selon les facteurs de risques dépistés. L’objectif est d’améliorer l’état de santé global, de récupérer une mobilité articulaire, de minimiser les troubles de l’équilibre et de la marche. Il est possible de recréer des conditions stimulant la marche, d’apprendre les techniques de réception au sol, prévenir le syndrome post-chute, mettre en place un plan de réhabilitation individuel, se relever correctement… afin d’améliorer la qualité de vie de la personne.
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